CUT est une pièce chorégraphique dont le dispositif spatial et la situation du spectateur sont les décisions premières. Philippe Saire coupe le public et la scène en deux, littéralement, et installe un rapport scène-salle inhabituel. Durée: 90 mn.
Le public reçoit successivement les deux facettes d’une même histoire. Il voit d’abord la pièce depuis un côté du gradin, puis change de côté à l’entracte, et les danseurs rejouent la même partition. Un nouveau point de vue est alors offert au spectateur, et il lui incombe d’assembler les deux aspects de la même pièce, tel un puzzle.
Le chorégraphe se plaît à jouer avec les cadres, il le fait régulièrement dans sa série Dispositifs (Black Out, NEONS, Vacuum), pièces courtes proches des arts visuels. Avec CUT, il crée une chorégraphie où la proposition spatiale prend toute son ampleur et englobe le plateau et le public. Davantage qu’une chorégraphie à regarder, CUT invite à un jeu sur la perception et l’imaginaire, à une expérience de construction de la pensée.
Le récit prend appui sur la fuite de la famille Saire lors de la libération de l’Algérie. Après une période instable et un départ précipité, ses parents gardèrent et lui transmirent le souvenir idéalisé d’un paradis où la vie était douce et les liens sociaux forts ; un éden duquel ils auraient été chassés. Le chorégraphe puise dans les souvenirs et sensations de l’époque pour en tirer une fiction qui s’éloigne clairement de toute retranscription factuelle. Les notions de déracinement, de départ, d’eldorado et de paradis perdu sont néanmoins au cœur du spectacle.
Un dispositif, une seule histoire, deux espaces et climats bien distincts. La scène et le public sont coupés en deux par une séparation :
opaque et infranchissable pour le public ;
opaque mais perméable pour les danseurs, grâce à un système de lamelles.
La chorégraphie se déroule sur toute la scène et traverse la séparation du plateau. Le public n’en voit que la moitié. Après 40-45 minutes, le public sort, change de côté, et la pièce se rejoue à l’identique. Le spectateur, dans un premier temps, tisse une histoire avec ce qu’il perçoit et, par des informations partielles, entre autres sonores, sollicite son imaginaire sur ce qui se passe de l’autre côté. Dans un second temps, de nouvelles informations viennent compléter, contredire, voire retourner l’histoire qu’il s’était construit.
Le hors-champ créé réfère au cinéma, et le CUT à une forme de collage séquences. Les informations sonores génèrent une dramaturgie de l’imaginaire. Il y a dans le déplacement du public et dans tout le dispositif une notion de jeu. Cette notion se retrouve dans le traitement de la pièce, et le spectateur fait partie du jeu.
Concept et chorégraphie
Philippe Saire
Chorégraphie en collaboration avec les danseurs
Victor Dumont, Lazare Huet, Maïté Jeannolin,
Claire Lavernhe, Antonio Montanile
Assistanat à la création
Philippe Chosson
Conseils dramaturgiques
Antoine Jaccoud, Roberto Fratini Serafide
Création lumières
Éric Soyer
Création sonore
Stéphane Vecchione
Costumes
Isa Boucharlat
Maquillage
Nathalie Monod
Direction technique
Vincent Scalbert
Réalisation décor
Léo Piccirelli
Captation vidéo et teaser
Pierre-Yves Borgeaud
Photographies et design graphique
Philippe Weissbrodt
Co-production
Hessisches Staatsballett dans le cadre de Tanzplattform Rhein-Main, un projet collaboratif de Hessisches Staatsballett au Staatstheater Darmstadt et au Hessisches Staatstheater Wiesbaden, et Künstlerhaus Mousonturm, Frankfurt ; Theater Chur.
Un projet en coopération avec le Théâtre Sévelin 36 Lausanne, Spectacles français – Théâtre Palace Bienne, Theater Chur, LAC – LuganoInScena, Théâtre du Passage Neuchâtel, Théâtre Les Halles Sierre, Théâtre Benno Besson Yverdon-les-Bains, dans le cadre du Fonds des programmateurs / Reso – Réseau Danse Suisse. Avec le soutien de Pro Helvetia.
Concept et chorégraphie
Philippe Saire
Chorégraphie en collaboration avec les danseurs
Victor Dumont, Lazare Huet, Maïté Jeannolin,
Claire Lavernhe, Antonio Montanile
Assistanat à la création
Philippe Chosson
Conseils dramaturgiques
Antoine Jaccoud, Roberto Fratini Serafide
Création lumières
Éric Soyer
Création sonore
Stéphane Vecchione
Costumes
Isa Boucharlat
Maquillage
Nathalie Monod
Direction technique
Vincent Scalbert
Réalisation décor
Léo Piccirelli
Captation vidéo et teaser
Pierre-Yves Borgeaud
Photographies et design graphique
Philippe Weissbrodt
Co-production
Hessisches Staatsballett dans le cadre de Tanzplattform Rhein-Main, un projet collaboratif de Hessisches Staatsballett au Staatstheater Darmstadt et au Hessisches Staatstheater Wiesbaden, et Künstlerhaus Mousonturm, Frankfurt ; Theater Chur.
Un projet en coopération avec le Théâtre Sévelin 36 Lausanne, Spectacles français – Théâtre Palace Bienne, Theater Chur, LAC – LuganoInScena, Théâtre du Passage Neuchâtel, Théâtre Les Halles Sierre, Théâtre Benno Besson Yverdon-les-Bains, dans le cadre du Fonds des programmateurs / Reso – Réseau Danse Suisse. Avec le soutien de Pro Helvetia.