Etude sur la légèreté

Etude sur la légèreté spectacle ×

Première à la Gesnerallee de Zurich, le 7 janvier 1998. Chorégraphie pour 6 danseurs.

On peut le tourner et le retourner comme on le veut: un homme reste un homme – et un oiseau un oiseau! L’un est soumis à la pesanteur, l’autre aussi mais dispose d’une paire d’ailes. Et quand une plume tombe, la chute est bien plus lente que celle d’un homme. Boum, le voilà à terre. Un danseur à la recherche de Légèreté.

« Etude sur la légèreté »: les trois danseuses et trois danseurs de la Compagnie Philippe Saire mesurent eux-mêmes leurs pouls, s’auscultent les bras, les jambes pour juger de leur souplesse et de leur poids, et ils vont jusqu’à enlever leurs habits, qui évoquent des blouses de médecin. Les gestes et pas vont droit au but, comme si les danseurs bougeaient avec le flux lymphatique, qui dans notre organisme, sépare le bon grain de l’ivraie. Les pas, qui doucement prennent l’empreinte au sol, s’accélèrent pour jaillir en courses explosives. La vitesse permet de voler. Mais l’homme reste ce qu’il est. Il reste aussi éloigné du chant mélodieux de l’oiseau porté par le vent printanier dans l’espace blanc, que des planches anatomiques qui pendent du ciel de la scène, comme dans une salle d’étude.

Mais l’homme peut se tourner et se retourner, presque autant qu’il le veut. Il peut danser, vivre son équilibre. Il peut affiner sa conscience (corporelle) jusqu’à focaliser ses énergies en une fraction de seconde. Il se sent alors plein d’une Légèreté cristalline, vibrante. Les danseurs réagissent les uns aux autres de manière hypersensible. Les danseuses et danseurs sont à la fois accrochés à la terre et folâtres, magnifiquement en accord avec le flux de la danse pendant la seconde partie du spectacle.

Noir est l’espace, floues les limites entre terre et ciel. Les danseurs de déplacent dans la chaude lumière qui inscrit dans l’espace sombre des rails, des cercles et des carrés, tout en sculptant les corps. La musique de Johann Sebastian Bach les porte. Et la Légèreté s’épanouit là où l’on se retrouve en soi, là où les forces s’équilibrent, à deux, à six – ou seul, en soi-même. Les mains et la lumière s’entremêlent et dans le ciel de la scène naissent des étoiles. Comme si la danse actionnait l’univers. Un véritable instant de magie. Pour terminer, un danseur, seul, tourne sur son axe, comme une planète qui tourne et se retourne, tourne et se retourne…

Le chorégraphe lausannois Philippe Saire, l’un des plus innovateurs de Suisse, cultive un langage de danse subtil et sans afféterie, qui oscille entre abstraction et récit. La danse explore, questionne, sans exiger de réponses définitives. L’art de la danse contemporaine n’a rien à cacher: on peut le tourner et le retourner comme bon nous semble. Tout est dans l’instant, rien ne peut être retenu, surtout la Légèreté.

Ce spectacle a reçu le Prix d’auteur des 6èmes Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-St-Denis en mai 1998.



Chorégraphie
Philippe Saire

Danse
Karine Grasset, Carmen Marti / Vinciane Gombrovicz, Corinne Rochet, Massimo Biacchi, Laurent Coderch / Matthieu Burner, Nicholas Pettit

Scénographie et lumières
Jean-Marie Bosshard

Musique
Julien Sulser, Jean-Sébastien Bach

Costumes
Jocelyne Pache


Dates passées

17.03.2000
17.03.2000
Lausanne (CH)
18.03.1999
28.03.1999
Fribourg (CH)
27.11.1998
28.11.1998
Olten (CH)
13.11.1998
13.11.1998
29.10.1998
29.10.1998
Düsseldorf (DE)
23.10.1998
24.10.1998
Bordeaux (CH)
20.10.1998
20.10.1998
Meyrin (CH)
13.10.1998
13.10.1998
Berne (CH)
29.05.1998
30.05.1998
Verscio (CH)
23.05.1998
23.05.1998
Paris (FR)
14.05.1998
14.05.1998
Chiasso (FR)
25.04.1998
25.04.1998
Francfort (DE)
17.03.1998
18.03.1998
Copenhague (DK)
18.02.1998
19.02.1998
Lucerne (CH)
11.02.1998
14.02.1998
Genève (CH)
30.01.1998
30.01.1998
Lausanne (CH)
20.01.1998
29.01.1998
Zürich (CH)
07.01.1998
10.01.1998